Louise et Léa sont arrivées en France en 2016. Victime de graves violences conjugales et menacée de mort par son ex-mari, Louise a fait une demande d’asile, et toutes deux ont bénéficié du statut « demandeur d’asile » qui leur a donné des droits et un statut pendant 18 mois : hébergement en foyer, allocation, CMU, Pass Navigo. Lorsque leur demande a été rejetée, elles ont tout perdu et se sont retrouvées à la rue. Elles ont déposé un recours à la décision de l’OFPRA.
« Je m’appelle Louise, je suis accompagnée de ma fille, une ado de 15 ans. Le jour où nous étions avons été déboutées de notre demande d’asile, le 11 juillet 2018, je ne savais pas quoi faire, sans un membre de ma famille dans ce pays, juste avec ma fille.
Mon assistante sociale m’a conseillé d’aller dans une association à Cergy. Etant une femme ayant subi des violences conjugales dans mon pays, ainsi que ma fille, j’ai été reçue un jeudi après-midi par des femmes de cœur et de bonne foi. En arrivant à l’association, j’étais en pleurs ; ce jour-là, j’avais perdu toute mes forces et je ne savais pas où dormir le soir-même. Étant sensible à ma situation, la première dame qui m’a reçue est allée voir une certaine Madame M à l’accueil de jour qui a essayé de me remonter le moral et a contacté une dame bénévole qui pouvait nous recevoir chez elle ce soir-là.
Nous nous sommes donc rendues dans cette famille très exceptionnelle, un couple ainsi que leur fille. Notre joie était grande : des gens que nous ne connaissions pas nous ouvraient grand leur porte. C’était merveilleux de voir qu’il y a encore des gens qui ont l’amour du prochain dans ce pays, comme si nous étions chez nous. Nous avons discuté et pris le dîner ensemble. Le lendemain matin, le couple et leur fille ont vaqué à leurs occupations, et nous sommes restées avec ma fille sans crainte. Le meilleur, c’est qu’ils n’ont pas eu peur de laisser leur maison à des inconnus, alors que nous venions juste de faire connaissance la veille au soir.
Le jour suivant, il était question que nous passions la nuit dans une autre famille bénévole, non loin de chez eux, mais le 115 nous a appelées pour nous informer de la disponibilité d’une chambre dans un hôtel à St Germain en Laye pour une semaine. J’ai appelé la dame pour lui annoncer la nouvelle, vraiment elle était dans tous ses états, car nous n’avions pas mangé. Qu’est-ce qu’elle pouvait faire pour nous ? Elle a donc fait le nécessaire pour qu’il ne nous manque rien ce soir-là, nous a donné deux assiettes, deux tasses, deux cuillères et fourchettes, une casserole, du beurre, du pain, etc. Et cela ne s’arrête pas là, elle a ensuite parlé de nous à une autre bénévole habitant à Louveciennes que nous ne connaissions pas. Cette dame nous a appelées de la part de Mme Y, la première bénévole, qui nous avait prévenues. Elle est venue nous chercher à la gare de St Germain en Laye dans une Renault Clio rouge, et nous a emmenées à Lidl faire les courses pour la semaine, le temps de notre séjour à l’hôtel, ainsi que des cahiers pour la rentrée des classes de ma fille.
Je ne pouvais que dire « Merci Seigneur pour tes merveilles », car avec tout ce que j’avais dans la tête, j’ai retrouvé le sourire grâce à l’association et surtout aux bénévoles qui ont marqué une forme de sympathie, d’amour et d’affection dans nos vies. En gros, nous avons retrouvé une famille que nous n’oublierons jamais. C’est rare de nos jours de voir des gens qui s’engagent à donner de l’amour et de la sympathie à ceux qui sont dans le besoin, avec une considération sans distinction. Vraiment, merci.
Ma prière serait que vous continuiez dans cet élan, et que d’autres personnes autour de vous suivent cet exemple. Que le Seigneur continue à toucher vos cœurs d’amour et lui en retour prendra soin de vous.
Encore merci pour tout.
Dans les moments d’épreuves, Dieu a fait grâce, j’ai rencontré des gens qui aujourd’hui font partie de ceux, ici-bas, que je n’oublierai jamais. »